Ateliers autonomes. Quand, comment fais-tu tes leçons ?
C'est une question récurrente qu'on me pose.
Au risque une nouvelle fois de choquer ... je vous retourne la question :
pensez-vous qu'en construisant
UNE leçon
sur UNE séance
votre "leçon" ait du sens ?
Que votre leçon soit assimilée ?
Comprise de tous ?
Qu'elle soit assez reformulée, suffisamment de fois pour les plus fragiles ?
Votre monologue a été probant ?
En tout cas, moi, je ne sais pas/plus faire "une leçon" unique,
pour qu'elle profite à tous.
Ne faut-il pas repenser ce que vous appelez "leçon" ? ...
Je crois que introduction de notion, corps de leçon, trace écrite dans la foulée
est un schéma ...
qui ne correspond pas à la majorité des élèves fragiles,
ni n'est en phase avec les dernières découvertes
sur le cerveau et les apprentissages.
Au sens entendu classiquement par "leçon",je réponds alors :
non, je ne fais pas de leçon.
Alors on me demandera sûrement :
Comment introduis-tu les nouvelles notions ?
Comment expliques-tu ?
Alors je réponds : en regroupement, en rituels.
Comme en mater.
On ne fait pas de leçon en mater, on introduit crescendo les notions,
on les reprend tous les jours pendant 1 mois s'il le faut,
reformulées, sur différents supports, sur ateliers ...
Et bien là, c'est idem.
Si je veux introduire la dizaine, ai-je vraiment besoin d'une leçon sur la dizaine ?
Ce que nous savons de nos jours sur le cerveau :
Il apprend et crée des connexions dans la répétition,
d'où les rituels
je préfère marteler tous les jours sous différentes formes
(regroupement, jeux, ateliers, ...)
j'ai 10 unités , c'est une dizaine
j'ai 12 unités, c'est une douzaine
j'ai 10, j'entoure, c'est une dizaine ...
j'ai 2 dizaines, c'est 20 ...
j'ai 20, c'est 2 dizaines ...
la famille des 2 dizaines c'est 20 ...
montrer, expliquer des ateliers en lien ...
et repasser en aide durant des ateliers, étayer, poursuivre la répétition.
Je préfère en phono un petit temps commun de recherche de sons sur une image,
de tri d'images en fonction de son,
de tri de sons en fonction de la localisation dans le mot,
en rituels, au vidéo-projecteur,
puis en ateliers.
Viendront ensuite les feuilles exercices de sons différenciées en réinvestissement.
Ils ont une semaine pour deux sons en début d'année,
pour les sons plus complexes, une semaine le son.
Si certains on besoin de plus de temps sur un son,
les ateliers restent disponibles.
En vocabulaire,
il est prouvé qu'il est plus pertinent de travailler par thème
et de le brasser plusieurs fois pour mémorisation.
Ainsi, il vaut mieux à chaque thème chercher des contraires un jour,
des synonymes le lendemain,
des mots de catégorisation (champ lexical) le surlendemain ...
Et faire de temps en temps un zoom spécifique
que de faire une leçon sur le contraire, une sur synonyme ...etc ...
qui n'est pas réinvestie ensuite, et du coup tombe aux oubliettes.
Si on regarde la méthode Picot de plus près,
c'est idem pour la grammaire, l'orthographe ... pour l'esprit.
Après ça bouleverse, c'est sûr,
on entend souvent qu'on n'arrive pas à tout faire avec cette méthode,
oui c'est vrai, mais n'y aurait-il trop de frontal
dans la mise en œuvre de cette méthode ?
... les longueurs perdent les fragiles.
Mais l'esprit est fort intéressant ...
Il doit y avoir moyen de tout conjugué !
Deuxième question traditionnellement posée à suivre d'ici quelques jours...
Comment travailles-tu l'écriture ?